Retrouvailles

Le temps d’une journée pour faire des retouches sur les décors peints de la villa Luigi, sous le regard coulé de ce fascinant portrait. Une des muses du peintre dit-on. N’était-ce pas Gauguin qui avait écrit « Soyez belle, soyez mystérieuse »? C’est en tous cas ce que j’entends  chaque fois que je retrouve ce visage.

Un goéland sur la volige

C’était comme une envie d’une échappée sur l’azur, un rappel du ciel qui poudroie dans l’angle des fenêtres. Changer l’aspect de ce plafond « bas et lourd » qui commençait à « peser comme un couvercle ». Une envie de baigner dans le bleu tunisien de l’enfance et surtout un petit goéland qui partirait vers le Sud Est.

La peinture à la caséine, première approche

A la base, la caséine est la protéine du lait. En peinture, elle a été traditionnellement utilisée comme composant. La peinture à la caséine m’a été recommandée par le directeur du patrimoine de Bastia pour un projet de restauration à propos d’une pièce en bois polychromée datant du XVIII°. En attendant que le projet évolue et aboutisse à une commande ferme, je m’emploie donc à tester le matériau que je n’ai pas eu encore l’occasion de pratiquer. Après recherche et documentation, je choisis de tester une recette sur une vieille table dont le plateau est tâché. Plusieurs couches sont nécessaires pour avoir un résultat complètement opaque. La peinture a un aspect très mat et velouté, par contre elle prend les marques d’humidité et je suis obligée de bloquer le film par un vernis. Le motif décoratif n’est pas fait à la peinture à la caséine mais à la peinture acrylique. Le résultat n’est donc pas complètement satisfaisant et cette technique nécessite encore certains ajustements. Par contre le point positif réside dans l’aspect des matériaux naturels et respirant. Il me reste à faire d’autres essais pour rendre la peinture plus solide et résistante en extérieur.

A plus tard pour d’autres réalisations !

« Salvemu U Puntettu »

Le Puntettu, c’est l’un des plus vieux quartiers de Bastia. Coincé entre le vieux port et la citadelle, c’était le quartier populaire des pêcheurs aux ruelles étroites et aux maisons imbriquées. Un quartier tombé en vétusté plus qu’en désuétude pendant de nombreuses années et qui après moult rebondissements et grâce à l’acharnement d’une poignée de citoyens convaincus de sa valeur patrimoniale, renaît enfin de sa décrépitude.

Après avoir été menacé de destruction, voici l’un de ses immeubles sur la placette emblématique de l’Oliu, dont la façade est entièrement rénovée. Les enduits sont réalisés à la chaux puis recouverts d’un badigeon à la chaux aérienne et coloré aux pigments naturels (un mélange d’ocre jaune et de terre de sienne).